Le mobbing, qu’est-ce que c’est ?
La notion même de « mobbing » fait son apparition en 1996. Selon Heinz Leymann (Docteur en psychologie du travail), elle définit une forme de « harcèlement moral spécifique au travail ». Les harceleurs vont mettre en état d’infériorité un collaborateur, et ce, des mois durant, afin de l’évincer de l’entreprise pour des raisons diverses et variées : le salarié pris pour cible a un salaire plus élevé ; il ne partage pas la même conception du travail ; il est plus performant, ou encore ; il dénonce certaines de leurs pratiques. Vous l’aurez compris, le mobbing ne fait pas allusion aux querelles entre collègues ou à de simples divergences d’opinions, mais bien à un harcèlement systématique plus au moins important constitué de brimades à répétition. Cette sorte de violence verbale rend alors le travail impossible pour la cible et peut avoir de graves conséquences sur la santé de la victime.
Une question d’actes
Toujours selon le scientifique suédois Heinz Leymann, on peut distinguer quatre formes d’atteintes à la personne qui correspond au mobbing :
- Atteinte à la QVT et à la situation professionnelle
Ce genre d’atteinte a pour but de briser la confiance du collaborateur pris en grippe jusqu’à ce qu’il remette en doute ses capacités et ses compétences. Tâches absurdes, critiques sans fondement ou encore évincement pour les missions importantes, sont les exemples d’atteintes que le salarié subit au quotidien. Avant d’être Community Manager, Marion a vécu un traumatisme similaire dans son ancien job. Elle témoigne : « La responsable avait toujours quelque chose à redire, même si les choses étaient bien faites : elle exerçait une pression constante pour tout. En effet, il fallait toujours être en mouvement et parler très fort pour être entendu dans tout le magasin ; parfois même, elle nous demandait de mentir à la clientèle. Il y avait aussi de la délation entre certaines filles, car un climat de compétition était mis en place. »
- Atteinte aux relations sociales et la réputation
L’ignorance des détracteurs (refus de parler, refus de contact), en plus des rumeurs propagées et des humiliations publiques, vont bâtir une réputation au collaborateur harcelé qui va se sentir exclu jusqu’à s’isoler lui-même pour éviter toute remarque désobligeante.
- Atteinte à la bonne communication
En s’isolant elle-même ou en étant évincée du groupe, la personne harcelée se retrouve alors coupée de toute communication. Pour contribuer à cette exclusion, les agresseurs vont interrompre systématiquement le collaborateur ciblé, lui crier dessus, ou encore, faire de la rétention d’information pour pousser le harcelé à l’erreur qui lui coûtera son poste. Ça aussi, Marion l’a vécu : « La responsable me disait texto que ce n’était pas la bonne manière de parler aux clients mais disait exactement pareil que moi … »
- Atteinte à la santé
Plus grave encore mais plus rare, on retrouve dans le mobbing les menaces et les violences physiques. Le verbal jouant déjà un rôle important sur le psychologique du salarié harcelé, les croches-pattes, taquets, ou autres coups mesquins vont créer une forte dépression chez le collaborateur pris pour un souffre-douleur.
Quelles conséquences pour la victime ?
Le processus de mobbing se déroule en 4 phases évolutives :
· Phase 1 : Une personne est prise à parti par plusieurs collègues. Surnom dévalorisant, blagues sur le physique, ou autres brimades psychologiques deviennent de plus en plus fréquents.
· Phase 2 : Les dirigeants de l’entreprise ne sévissent pas et le groupe de harceleurs va alors plus loin dans les bizutages jusqu’à devenir intimidants.
· Phase 3 : L’intimidation se transforme peu à peu en violence physique et les agresseurs cherchent désormais à exclure la personne en question. Toute réaction de la part de cette dernière sera utilisée contre elle avec de nouvelles blagues et brimades à son égard.
· Phase 4 : La personne prise pour cible démissionne ou est licenciée, engendrant un arrêt de longue durée pour maladie psychiatrique. Dans certains cas, les actes de bizutage amènent au suicide.
Les conséquences du mobbing sont donc graves pour la victime qui est atteinte dans son intégrité personnelle, sa confiance en elle, son estime d’elle-même et son égo. Mais alors, comment réagir en cas de harcèlement moral sur son lieu de travail ?
Comment réagir ?
Si tu es victime de harcèlement moral au boulot, la première chose à faire est d’alerter ton chef. Si ce dernier n’a pas la capacité de t’aider et te faire sortir de la spirale infernale, parles-en à une personne de confiance, à un organisme qui pourra te soutenir ou à un psychologue du travail. C’est d’ailleurs grâce à une thérapeute que Marion s’en est sortie : « Il se trouve que cette thérapeute m’a énormément aidé à comprendre ma situation au sein de cette entreprise, analyser la manière de penser de ma responsable et surtout, comment réagir pour que le négatif ne m’atteigne pas ».
A l’heure où la QVT est au cœur des préoccupations des entreprises, le phénomène du mobbing reste encore trop tabou. Si vous êtes victime de harcèlement moral, parlez-en autour de vous !
Antoine Thomas
Co-Efficience est un cabinet de recrutement basé à Lyon et Paris spécialisé dans les métiers du commerce, de l’ingénierie et de la finance : « Le recrutement autrement ». Suivez toutes nos actualités sur nos différents réseaux sociaux LinkedIn, YouTube et Instagram.