De nos jours, donner un sens au travail est une problématique qui concerne tous les âges et plus précisément, les nouvelles générations. Bon nombre d’entre nous se lancent dans la quête d’un graal universel qui parait utopique à l’ère du burn-out, bore-out ou encore, brown-out : exercer un métier qui a du sens. Alors s’agit-il d’un effet de mode qui concerne uniquement les cadres supérieurs, ou est-ce un signal général qui prouve que le modèle managérial, voire le modèle sociétal actuel, n’est plus au point ?
Du simple cap à une finalité en soi
« 87% des travailleurs accordent de l’importance au travail et 54% considèrent que c’est la quête de sens qui a guidé le choix de leur métier » (étude du cabinet Deloitte et Viadeo, 2017). Qui n’a jamais espéré donner du sens à sa vie professionnelle ? Aujourd’hui, tout un chacun souhaite « se réaliser » au sein de son job, quitte à démissionner pour exercer un métier qui en vaut la peine. Si l’on se penche sur les envies des nouvelles générations, elles sont simples : les jeunes veulent être libres pour exprimer leurs talents au maximum en plus d’avoir dans leur job, des ressources financières et un environnement de travail détendu et sain.
Alors, bien entendu, chacun possède sa définition de « sens », passant du simple cap à une pure finalité de vie. Dans tous les cas, le sens apparaît dorénavant, et ce, pour bon nombre d’entre nous, en haut de la pyramide de Maslow. Ainsi, les entreprises de demain ont tout à gagner à placer cette nouvelle carte dans leur organisation et leur vision stratégique.
Comment (re)donner sens à son travail ?
Susciter l’engagement de ses collaborateurs est devenu, de nos jours, une des missions principales des entreprises. Mais avant d’en arriver là, il leur a fallu faire face à une réalité : « 55% des salariés estiment que le sens au travail s’est dégradé ». Et les raisons sont aussi diverses que variées : manque de reconnaissance, processus d’évaluation qui n’est pas au point, aucune évolution possible, manque d’enrichissement personnel …
Après l’épuisement au travail (burn-out) et l’ennui permanent au bureau (bore-out), le sentiment de faire un travail en opposition avec son éthique personnelle (brown-out) fait son apparition, au plus grand dam des chefs d’entreprises qui tentent, tant bien que mal, d’accroître l’engouement autour du travail de leurs employés : teambuilding, afterwork et incentive sont autant d’activités qui sont présentées aux collaborateurs pour favoriser la cohésion, mais aussi pour rebooster les troupes dans le but de redonner un coup de fouet à la productivité de la société.
In fine, pour qu’un travail ait du sens, les conditions les plus citées sont l’utilité et le salaire du poste, l’éthique/valeurs de l’entreprise et le sentiment de faire partie d’un projet plus grand que soi.
Nouvelle génération, nouveau sens
Contrairement à leurs prédécesseurs, la génération Y a soif d’aventure et souhaite plus que tout, multiplier les expériences. Les Millennials sont prêts à accepter un revenu mensuel moins important si les entreprises les embauchant sont socio-responsables, possèdent une véritable marque employeur et mettent l’accent sur le niveau de satisfaction des employés.
Autrement dit, cette génération est à la recherche d’un job fun et créatif afin d’être épanoui totalement. De plus en plus de jeunes refusent de se conformer au chemin tout tracé après leur bac +5 : Le CDI n’est plus vu comme un graal. L’accomplissement de soi, l’imprévu et le sentiment de liberté, est bien plus stimulant pour eux qu’une rentrée d’argent mensuelle assurée. Il n’est pas sans dire que cette nouvelle génération vient casser les codes du travail traditionnel.
Alice, Business Developer chez Co-Efficience, explique cette disruption de philosophie de vie par l’avènement des nouvelles technologies : « Il y a une ouverture des frontières à tous les niveaux, ce qui nous pousse à voir plus loin que ce que nos parents ont toujours vécu. On a aussi plus de possibilités que nos aînés : la digitalisation, le numérique, les transports plus performants… ont transformé la perception de la vie de beaucoup de gens. Il est donc logique de constater un changement de mentalité entre les différentes générations. ».
Toutefois, les jeunes peuvent donner l’impression d’être paresseux ou rebelles aux yeux des aînés, car ils sont de plus en plus nombreux à préférer allier intérim’ et grandes vacances à un travail stable et cinq semaines de congés par an. Encore une raison de plus qui prouve que le bien-être devient un nouvel atout à mettre en avant pour les entreprises qui veulent recruter et fidéliser leurs collaborateurs.
Un équilibre de vie 2.0
La nouvelle génération ne s’imagine pas faire carrière dans une seule entreprise. Elle refuse de suivre le modèle parental centré sur le travail. D’abord parce qu’elle sait qu’elle devra travailler plus longtemps que la dernière génération ; et ensuite, parce que son équilibre de vie se trouve ailleurs, comme nous le rappelle Céline, Consultante chez Co-Efficience :
« Aujourd’hui, on bascule dans une société de loisirs où les gens travaillent pour payer leurs projets, partir en vacances, avoir des loisirs… Le chômage élevé qui sévit en France ne fait plus peur et surtout aux plus fortement diplômés, qui ont la conviction qu’ils finiront toujours par trouver quelque chose avec leur diplôme ».
Mais ce nouveau mode de vie n’est-il pas juste une parenthèse qui aurait pour but de repousser la routine irrévocable de Monsieur-Tout-Le-Monde ? Le modèle entrepreneurial est-il à bout de souffle ? Aux entreprises maintenant de prendre en compte les envies de cette nouvelle génération car le chemin est encore long pour satisfaire les digital natives …
Antoine Thomas
Co-Efficience est un cabinet de recrutement basé à Lyon et Paris spécialisé dans les métiers du commerce, de l’ingénierie et de la finance : « Le recrutement autrement ». Suivez toutes nos actualités sur nos différents réseaux sociaux LinkedIn, YouTube et Instagram.