« Le bad buzz, c’est quand le bruit médiatique devient négatif et dangereux pour l’entreprise, la marque, le service, le produit, l’événement ou la personnalité. »
Les réseaux sociaux se résultent être le support parfait pour le bad buzz. Ce phénomène qui provoque une crise communicationnelle en interne comme en externe, une crise structurelle (discrédit d’un produit et/ou d’un service), voire une crise émotionnelle (éthique, morale ou affective). Conscientes de la rapidité à laquelle circule l’information de nos jours avec Facebook, Instagram et Twitter, les entreprises peuvent provoquer des « mauvais coup de com’ » attirant la lumière sur leur activité et impactant leur e-réputation.
Toutefois, le doute subsiste quant à la maîtrise de ces opérations de communication RH, en témoigne celles qui vont suivre …
1 – « This is the job »
Le monde du recrutement regorge de surprises. Pour ce premier bad buzz nous nous retrouvons dans un pays que l’on connait très bien : la France ! Plusieurs Agences Pôle emploi ont fait parler d’elles en organisant des sessions de recrutement assez atypique. Ces jobdating se présentaient comme des sessions largement inspirées de l’émission The Voice qui n’est autre qu’un concours de chant télévisé.
Le principe est simple. Assis sur des fauteuils rouges, trois recruteurs tournent le dos à un candidat demandeur d’emploi qui devra répondre aux questions du jury. Si l’un des employeurs est séduit par le profil, il devra se retourner et appuyer sur un buzzer. L’employeur pourra alors le prendre dans son équipe. Le but de cette pratique résidait dans le fait de ne pas juger sur le physique. Ainsi l’objectif étaient de rendre centrale la place des compétences et des qualités du candidat lors de l’audition. Toutefois, ce n’est pas forcément l’effet escompté qui prime, à l’image du ressenti des participants de “This is the Job” :
Une méthode loin d’être appréciable, comme l’affirme un candidat : « Les participants de The Voice font le choix de participer à l’émission. Là, on parle de personnes qui sont au chômage, parfois depuis longtemps. Trouver un travail c’est une nécessité, pas un jeu. »
Bad buzz énorme de Pôle Emploi. Au point que les hauts dirigeants se désolidarisent des agences locales qui ont pu mener ce projet quelque peu original. De quoi se poser des questions sur les méthodes de recrutement de la plus grande enseigne nationale.
2 – « Pour avoir un stage, achetez d’abord notre sac »
On monte d’un cran avec la marque italienne Carpisa qui a lancé une opération marketing quelque peu particulière. Le maroquinier souhaitait dénicher un candidat plus que motivé pour un stage rémunéré dans son service marketing. À tel point que Carpisa a posté une annonce sur les réseaux sociaux où l’on peut y lire : « Achetez un sac et gagnez un stage dans notre entreprise ». Pour que l’entreprise valide la candidature, les postulants devaient accompagner leur lettre de motivation avec une preuve d’achat. Un cout assez important pour le candidat, avec sac vendu entre 25 et 150 euros.
Entra a far parte del team Carpisa! Partecipa al concorso e vinci uno stage con noi!#MyBagMyLife #CarpisaContesthttps://t.co/vd1nngSzA9 pic.twitter.com/NY2IpoMV9u
— Carpisa (@carpisaofficial) August 24, 2017
Sur les réseaux, l’indignation fait rage. Qui plus est dans un pays où le taux de chômage des jeunes est au plus haut (16,7% des moins de 25 ans et 32,4% des 25-29 ans). Bad buzz là encore, avec un concept de concours très limite où il faut payer pour candidater à un stage. Cerise sur le gâteau : l’entreprise italienne ne rembourse pas le sac pour tous les candidats non retenus pour le poste.
Quelques semaines passent et Carpisa s’excuse dans un communiqué pour avoir abordé ce recrutement avec une telle « légèreté ». Toujours est-il que l’opération n’a pas été stoppée les jours qui ont suivi le bad buzz …
3 – « Recherche bombe atomique pour stage en centrale nucléaire »
Vous pensiez avoir tout vu ? Que le point de non-retour n’existait pas dans cet univers très formel qu’est le monde du recrutement ? Et bien si.
La palme d’or du plus grand bad buzz du recrutement revient à l’entreprise Temelin. Le plus grand producteur d’énergie de République Tchèque, a organisé un recrutement de stagiaire uniquement basé sur le physique. Grande polémique à travers le pays lorsque la société publie une offre de stage où les critères de sélection sont plus que tendancieux. La talentueuse stagiaire devait être « jeune », « belle » et ouverte à la « compétition avec d’autres concurrentes ». Une dizaine de femmes a été retenue avant que le sujet explose dans la presse nationale.
Et le vice va plus loin : « Une séance photo a ensuite été organisée par la société, dans une des tours de refroidissement de la centrale […] Les candidates ont posé en bikini, très déshabillées, pour être notées sur le site internet de leur future boîte, par les visiteurs. »
« Sexiste, scandaleux, indigne » sont autant d’adjectifs qui pleuvaient par centaines sur les réseaux sociaux. Les dirigeants de la centrale Temelin ont donc dû s’expliquer en justifiant que ce recrutement avait été « mal interprété ». L’idée était juste de « rendre l’éducation technique plus populaire ». Ce qui n’était sans doute pas la meilleure excuse pour justifier un tel acte …
Antoine Thomas
Co-Efficience est un cabinet de recrutement basé à Lyon et Paris spécialisé dans les métiers du commerce, de l’ingénierie et de la finance : « Le recrutement autrement ». Suivez toutes nos actualités sur nos différents réseaux sociaux LinkedIn, YouTube et Instagram.