Vous êtes-vous déjà questionné sur votre crédibilité professionnelle ? Penser que l’on n’est pas à la hauteur pour telle ou telle tâche est humaine : en effet, 70 % de la population a déjà douté de la légitimité de son statut professionnel ou de son succès, un jour (« Journal of Behavioral Science »). Mais soupçonner constamment que notre réussite est toujours liée à des facteurs extérieurs, c’est plus grave et ça un nom :
« Le Syndrome de l’Imposteur »
On ne compte plus les personnes qui ne se sentent pas à leur place au travail. Une position hiérarchique trop importante, un salaire trop élevé, des compétences qui ne reflètent pas la réalité ou une légitimité qu’ils ne détiennent pas…
En bref, un flot de raisons qui démontre que l’employé est touché par le syndrome de l’imposteur. La base de cette « pathologie » réside dans le fait que l’individu a toujours l’impression de duper son entourage. Tel un bandit qui sait qu’il se fera attraper un jour, l’usurpateur est certain que l’imposture qu’il a commise sera dévoilée devant tout un chacun un beau matin.
« Allô Maman Bobo »
Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?
À l’orée des années 80, les psychologues Pauline Rose Clance et Suzanne Ament Imes identifient pour la première fois le phénomène. Concrètement, il s’agit d’une « tendance quasi maladive à sous-estimer ses propres réalisations, ses compétences, ses capacités […] Un blocage à reconnaître ses réussites et valoriser ses expériences, les considérant bien trop banaux, normales, simples ». (« Syndrome de l’imposteur : libérez votre potentiel ! »)
Ainsi, la plupart des individus souffrant du syndrome sont souvent autodidactes, possèdent un parcours atypique. Et n’acceptent que rarement les compliments, répondant à base de « j’aurai pu faire mieux », « c’était mon jour de chance », ou encore, « je n’aurai rien fait sans mes collègues ».
Les symptômes
Trois symptômes traduisent le syndrome de l’imposteur :
- L’individu a l’impression de tromper son entourage vis-à-vis de ses réelles compétences. Nul doute pour lui que c’est un « imposteur ».
- Tout logiquement, le sujet devient plus ou moins anxieux à l’idée de se faire démasquer au grand jour.
- Enfin, le salarié-imposteur n’attribue jamais sa réussite à ses connaissances et capacités personnelles. Il considérera que son succès est dû à des causes externes – imprévisibles et qu’il ne contrôle pas – comme la chance, la sympathie des autres à son égard ou encore, le jugement erroné de ses semblables à propos de son travail.
Toutefois, tout ceci n’est qu’un ressenti subjectif de la part de l’imposteur. Effectivement, ce dernier est très souvent perçu comme compétent et habile par son entourage professionnel et personnel.
Alors comment arrive-t-on à se persuader qu’on ne peut réussir sinon qu’avec des éléments qui ne dépendent pas de nous ?
La genèse de l’imposteur
Pour mieux comprendre comment un tel phénomène peut conduire à la dépression, au burn-out ou au brown-out, il faut repartir à la genèse, aux racines, soit à l’enfance et à l’adolescence de l’individu.
L’influence de la famille et de l’école
Sans grande surprise, il faut revenir à l’enfance pour analyser le mécanisme inconscient. Celui-ci provoquera le sentiment d’imposture des années plus tard. En effet, ce phénomène est une réaction face aux messages mal compris que l’enfant reçoit de l’environnement dans lequel il a pu évoluer durant les premières années de sa vie. (famille et amis / à la maison et à l’école)
Tout part de ce mythe :
« Les gens intelligents réussissent, les autres échouent. »
A force de répétition, ce message pourrait bien être la raison de la naissance du syndrome de l’imposteur. Différents schémas relayant ce message sont possibles :
- CAS 1 : Dans l’environnement familial, l’intelligence est perçue comme un don et est hyper valorisée. En aucun cas, l’enfant peut devenir intelligent grâce au travail. Ce dernier va donc comprendre qu’il n’a pas droit à l’erreur et assimilera qu’il faut réussir à tout prix et être brillant de façon naturelle. Ce qui l’amènera tout droit vers un « schéma de performance lié à l’échec ».
- CAS 2 : L’enfant n’est jamais valorisé pour ses succès et ses qualités. Il peinera donc à se construire une image positive et aura de grandes difficultés à pouvoir s’attribuer ses réussites sans l’aide facteurs extérieurs étant donné la basse opinion qu’il détient de lui-même.
- CAS 3 : Si l’enfant est perçu de deux manières différentes par l’école et ses parents, il se rattachera toujours à l’opinion plus négative de lui. Jugeant celle étant positive comme mensongère, « faite pour lui faire plaisir ».
Ces diverses explications permettent d’avoir des éléments de réponse, mais des zones d’ombres persistent encore. Qui sont ces salariés touchés par le syndrome de l’imposteur ?
Suite de l’article ici.
Antoine Thomas
Co-Efficience est un cabinet de recrutement basé à Lyon et Paris spécialisé dans les métiers du commerce, de l’ingénierie et de la finance : « Le recrutement autrement ». Suivez toutes nos actualités sur nos différents réseaux sociaux LinkedIn, YouTube et Instagram.